samedi 19 juin 2010

REFORME DES RETRAITES:
QUELS EFFETS SUR LES TERRITORIAUX?


Le gouvernement a présenté le 16 juin les détails de la réforme des retraites qui portera progressivement à 62 ans l’âge de départ et à 41 ans et un trimestre la durée de cotisation.
Le taux de cotisation du public, 7,85 %, sera aligné avec celui du privé, 10,55 %, sur dix ans, amputant ainsi le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Le régime du secteur public sera plus globalement rapproché de celui du secteur privé, bien souvent en la défaveur du premier.

Les négociations ne sont pas closes, puisque ce projet sera transmis aux partenaires sociaux, même si, pour l’essentiel, leurs propositions n’ont pas été retenues à ce stade. Le Parlement se penchera sur la réforme à la rentrée de septembre.

Pour mesurer la portée de cette réforme, en particulier sur les territoriaux, notre dossier dévoile leur situation actuelle, en faisant le point sur les niveaux réels des pensions, et en se penchant sur les carrières atypiques, qui concernent de très nombreux agents. Il analyse également les conséquences des précédentes réformes de 2003, ou la création d’un système de retraite additionnelle en 2005. Enfin, il décrit la situation des fonctions publiques en Europe, souvent invoquées pour justifier la réforme, au motif d’une harmonisation « inévitable ».


jeudi 10 juin 2010

Un jeudi de tensions et d’émotions, et la retraite en question

Jean-Louis Malys © Patrick Gaillardin Tous droits réservésTout à coup, jeudi un peu avant 10 h, un tonnerre d’applaudissements éclate dans l’auditorium François 1er : c’est le salut des congressistes à l’arrivée de Bernard Thibault, qui vient s’asseoir à côté de François Chérèque. Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe de la CFTC est déjà là. Mais bien vite, les travaux reprennent. Précédemment, était examiné le financement de la dépendance, le syndicat Finances Paca-Corse proposant de l’élargir auxsuccessions et donations. Il rappelle que le patrimoine est lui aussi facteur d’inégalité, les retraités aisés pouvant relativement facilement s’assurer contre le risque de la perte d’autonomie, alors que les familles les plus modestes ont toutes les peines de monde à faire face aux dépenses qui leur incombent. Aucun syndicat ne souhaitant contrer cet amendement, il est plus que largement adopté (79,3 %).
En revanche, l’amendement suivant, du syndicat des Personnels civils et Établissements de la Défense en Finistère s’oppose à la mise en place d’espaces, de lieux de paroles permettant aux salariés de s’exprimer et de débattre sur leur lieu de travail, craignant que cela soit impossible dans les très petites entreprises (TPE). L’Agroalimentaire de l’Orne réplique qu’il y a toujours quelque chose à apprendre à écouter les salariés, et Jean-Louis Malys, le rapporteur, que les salariés sont les mieux placés pour parler de leur travail et de son organisation. L’amendement est largement rejeté (87 % de contre).
Le débat suivant était plus délicat : faut-il « faire converger les droits des salariés les plus stables et ceux des travailleurs les plus précaires », comme le proposait la résolution, ou « amener » ceux des plus précaires « au niveau des droits » des plus stables, comme le souhaite le Syndicat des personnels de l'Énergie de Marcoule ? L’enjeu concerne directement les salariés des entreprises prestataires qui travaillent sur un même site. Le syndicat francilien de la Prévention-Sécurité eut beau souligner que cela paraissait irréaliste, et Marcel Grignard, le rapporteur, qu’il fallait adapter droits et protections au plus près des réalités de ces salariés – outre qu’ils pouvaient travailler dans des entreprises aux conventions collectives différentes – l’amendement fut adopté à 59 %.

Les débats se poursuivirent sans grande surprise, jusqu’à l’intervention de Guy Ryder, le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), qui annonça avec humour et émotion qu’il allait partir au prochain congrès de l’organisation syndicale internationale le 21 juin prochain. Il tint à souligner les excellents rapports tissés entre la CSI et la CFDT, et François Chérèque, visiblement ému, lui remit un cadeau de la part de tous les congressistes.

C’est l’après-midi que vint en débat l’amendement que tout le monde attendait : faut-il « fixer les conditions de l’augmentation de la durée de cotisation » pour les retraites ? Le sujet est, on le sait, plus que sensible. Interco Seine-Maritime refuse d’envisager toute éventualité de ce type et veut supprimer l’article dans sa globalité, tandis que les Métaux de Saint-Nazaire, tout en se disant intransigeant sur le départ à 60 ans, estime qu’une réforme globale dans le sens d’une plus grande équité peut aborder cette question dans le cadre d’un allongement de l’espérance de vie. « Ce débat est un moment fort de notre congrès », affirme sans craindre d’être contredit le rapporteur Jean-Louis Malys, tant la tension est palpable à ce moment. De la réponse à cette question, énonce-t-il avec force, de« notre capacité à faire des propositions », à poser les « conditions d’une réforme alternative » incluant ce paramètre dépendra la possibilité de la CFDT de repasser« à l’offensive » contre « une réforme injuste et bâclée ».
Vint le moment tant attendu du vote, dont le résultat est accueilli par de longs applaudissements : l’amendement est rejeté à 58,9 %. La CFDT montre ainsi sa cohérence et sa cohésion. La journée n’était pas finie, mais le plus dur était fait.

Gilbert Spiegel - 10 juin 2010 © CFDT

mercredi 9 juin 2010

lundi 7 juin 2010

imanche 6 juin 2010

La CFDT va phosphorer sur les retraites


La CFDT ouvre ce lundi à Tours les portes de son 47e congrès, qui devrait voir la reconduction de François Chérèque, mais qui intervient surtout à deux semaines de la présentation d'une réforme des retraites contestée par l'ensemble des syndicats.
Premier syndicat français par le nombre d'adhérents (833.000 revendiqués), la CFDT tient à Tours son congrès de lundi à vendredi, un rituel quadriennal pour débattre des orientations de la confédération et renouveler sa direction. Si la reconduction de François Chérèque comme secrétaire général ne fait pas mystère, les débats porteront largement sur les retraites.

La CFDT défend le maintien de l'âge légal de départ à 60 ans et la reconnaissance de la pénibilité. La centrale se dit prête à une concession : un nouvel allongement de la durée d'activité. Les délégués au congrès (plus de 1500) devront dire s'ils s'y résignent.
Les responsables de la CFDT prédisent des débats nourris sur les retraites et les grands sujets économiques et sociaux mais soulignent que le climat interne est apaisé, en comparaison avec un dernier congrès marqué par de fortes dissensions, en 2006. "Ma priorité, c'est d'écouter et de tenir compte de ce que vont décider les militants de la CFDT",a déclaré vendredi à des journalistes le secrétaire général de la CFDT. "Je souhaite que notre congrès ne soit pas qu'un débat sur les retraites", a toutefois précisé François Chérèque.
Réduire les inégalités
Seul syndicat à avoir soutenu la réforme des retraites de 2003, la CFDT s'oppose aujourd'hui au souhait du gouvernement de relever l'âge légal de la retraite, abaissé de 65 ans à 60 par François Mitterrand en 1983.

Pour la réforme de 2010, le syndicat a porté sans succès l'idée d'une modification complète des systèmes de retraite français, qui s'inspirerait des systèmes de comptes à points, en vigueur dans d'autres pays européens.
Parmi les autres champs de débat au congrès, la consolidation et la refondation du système de protection sociale, notamment pour financer la dépendance, la réforme de la fiscalité pour la rendre plus redistributive et plus progressive, le développement durable et l'avenir du syndicalisme.

François Chérèque a énuméré les thèmes sur lesquelles le syndicat sera amené à s'engager : "réduction des inégalités vis-à-vis de l'impôt, réduction des inégalités dans les parcours professionnels entre les précaires et les moins précaires, entre les contractuels dans la fonction publique et les titulaires, réduction des inégalités dans la protection sociale sur les retraites".
Pour Laurent Berger, secrétaire aux très petites entreprises et à l'emploi de la CFDT, chargé de préparer le congrès, la question de la place du syndicalisme sera centrale : "Dans un monde économique où les régulations sont trop faibles, quelle place accordons-nous au syndicalisme et de quels leviers devons-nous nous doter pour corriger le tir ?"
Par TF1 News (D'après agence) le 06 juin 2010 à 11:12